Sans un « sourcing » sûr et à long terme des minerais critiques (cobalt, nickel, lithium…) et des terres rares, la transition écologique et numérique de la France est menacée par la pénurie et la flambée des prix. Pour renforcer la sécurité d’approvisionnement de l’industrie en matières premières minérales, le gouvernement avait demandé à Philippe Varin, ancien président de France Industrie et ex-patron de Corus et du groupe PSA, de lui faire des propositions, remises, lundi 10 janvier, aux ministres de la transition écologique et de l’industrie.
Dans la foulée, Barbara Pompili et Agnès Pannier-Runacher ont annoncé le lancement d’un premier appel à projets, ouvert jusqu’au 30 janvier 2024, avec une première « relève » au 24 mai 2022. Ils devront être centrés sur les batteries automobiles ainsi que les énergies renouvelables et cofinancés dans le cadre du plan d’investissement France 2030, doté de 30 milliards d’euros sur cinq ans, annoncé en octobre par le président de la République. Un milliard d’euros, partagés à parts égales entre les subventions et les fonds propres, seront consacrés à des projets « risqués et particulièrement importants », selon Bercy et le ministère de la transition écologique.
Observatoire des métaux critiques
Le gouvernement a suivi trois grandes recommandations du rapport Varin, qui ne sera pas publié car il comporte des données sensibles, voire des secrets industriels, justifie-t-on à Bercy. Avec les industriels et les financiers, l’Etat va préparer un « fonds d’investissement dans les métaux stratégiques pour la transition énergétique ».
Par des prises de participation et la mise en place de contrats d’approvisionnements de long terme, aux côtés d’opérateurs industriels et de groupes miniers, il doit sécuriser les approvisionnements français et européens dans l’amont de la chaîne de valeur (mines, raffinage, première transformation) et le recyclage. S’il investit dans les mines, celles-ci devront être exploitées de façon « responsable », avec des normes sociales et environnementales labellisées.
Le plan gouvernemental reprend aussi l’idée d’un « observatoire des métaux critiques » qui, sous l’égide du Bureau de recherches géologiques et minières, associerait les administrations et la filière mines et métallurgie pour assurer la veille de ce secteur. En outre, un délégué interministériel doit être prochainement nommé pour coordonner les actions des administrations dans la mise en œuvre des décisions prises, « en y associant étroitement les industriels ».
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