Produire mieux : c’est le mantra de l’économie circulaire, qui vise à réduire la consommation de ressources non renouvelables et la quantité de déchets. A l’opposé du modèle prédominant, qui consiste à produire, consommer et jeter.
Selon le rapport 2021 de l’organisation Circle Economy, l’économie mondiale n’est aujourd’hui circulaire qu’à hauteur de 8,6 %, ce qui signifie que seulement 8,6 % des plus de 100 milliards de tonnes de matériaux consommés sont réutilisés chaque année.
Le chemin est donc long. « Cela passe par un changement des modèles de production et de consommation, par le recours au partage, la réutilisation et le recyclage des matériaux et produits existants pour limiter l’impact sur les ressources naturelles », détaille Isabelle Bourcier, responsable des gestions indicielles et quantitatives chez BNP Paribas AM.
Produits plus durables, déchets valorisés
Cette approche vers une croissance plus durable fait partie intégrante de la lutte contre le changement climatique. L’économie circulaire est ainsi au cœur du Pacte vert de la Commission européenne, un ensemble d’initiatives visant à rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050.
« La régulation va pousser ce thème en incitant à concevoir des produits durables, en donnant au consommateur les moyens de faire des choix plus durables, en mettant l’accent sur les secteurs de l’économie circulaire et en imposant aux industriels de valoriser leurs déchets », explique Ken Van Weyenberg, gestionnaire de portefeuille senior au sein de l’équipe gestion thématique de Candriam.
Certaines mesures ont déjà été prises, notamment en France avec l’interdiction de certains produits en plastique à usage unique (couverts, pailles, etc.) le 1er janvier 2021, étendue à d’autres objets en 2022. La Commission européenne estime d’ailleurs que ces mesures en faveur de l’économie circulaire permettront d’augmenter le produit intérieur brut de l’Union européenne de 0,50 point par an d’ici à 2030.
Depuis environ deux ans, les gérants d’actifs se sont emparés de cette thématique d’avenir pour créer des fonds ciblant les sociétés qui répondent aux défis de l’économie circulaire. « Il s’agit d’un thème d’investissement générateur d’une surperformance potentielle, assure Nicolas Bénéton, spécialiste de l’investissement thématique chez Robeco. L’intérêt de l’économie circulaire est en effet double : réduire l’utilisation des matériaux, notamment fossiles, mais aussi créer de nouveaux matériaux composites plus performants. »
Facilitateurs et transformateurs
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