Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur : c’est l’objectif du climatologue Jean Jouzel, qui a remis à l’issue de sa mission, mercredi 16 février, un rapport à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
Cet opus de 90 pages fait suite à une série de premières recommandations rendues à la ministre en juillet 2020 par Jean Jouzel dans le cadre de sa mission « Enseigner la transition écologique dans le supérieur ». La loi de programmation de la recherche de décembre 2020 ayant alloué aux universités et grandes écoles une nouvelle mission de sensibilisation et de formation à la transition écologique, Frédérique Vidal avait invité le groupe de travail à compléter ses travaux en vue d’accompagner une mise en œuvre opérationnelle.
Désormais, c’est l’étape suivante : entraîner l’intégralité de la communauté universitaire et des étudiants, lesquels doivent être associés, selon le rapport, à la rénovation des maquettes d’enseignement. « Toutes les formations, de toutes les filières et de tous les niveaux, doivent se mobiliser pour transmettre les connaissances et compétences utiles à la transition écologique », insiste le groupe de travail, qui identifie le niveau Bac + 2 comme « la clé de voûte d’une stratégie réussie ».
En parallèle, universités et grandes écoles doivent continuer à développer les formations proposant une spécialisation dans les domaines du développement durable et de la gestion environnementale.
Nouveaux référentiels
Selon le cabinet d’études Paxter, cité dans le rapport, 38 % des établissements affichent clairement la problématique de la transition écologique dans leur stratégie, et, parmi eux, 69 % proposent d’ores et déjà au moins une formation touchant à ce thème. Par ailleurs, la moitié des établissements organisent des événements sur le sujet.
Jean Jouzel projette que, à échéance de cinq ans, les établissements généralisent pour l’ensemble de leurs formations « l’approche par les compétences », et son corollaire, « l’approche programme », seules à même de forger une culture commune à travers des exemples, des exercices ou des projets favorisant une « encapacitation » des étudiants. Première étape : la production de nouveaux référentiels intégrant prioritairement des questions de transition écologique dans les enseignements déjà existants. « Dans une phase transitoire, 6 ECTS [crédits européens d’enseignement] au minimum sur les deux premières années après le baccalauréat pourraient être systématiquement réservés à la transition écologique, quels que soient la nature ou le sujet de la formation », avance le rapport.
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